L’un des aspects important de cet après, plus négatif celui-là, est le doute. Plusieurs mois après, avec le recul et aussi avec toutes les questions que cet évènement a forcement apportés, il s’est invité dans mes réflexions profitant d’une période de dépression due au choc de l’expérience. La première grosse crise de doute est arrivée d’un coup avec cette question « n’ai-je pas tout simplement pété les plombs ? ». Cette interrogation est revenue régulièrement pendant plusieurs mois. Il faut reconnaitre qu’un tel évènement n’est pas anodin pour la santé psychique. En fait, je ne le souhaite pas à quiconque, car le raz-de-marée intellectuel qu’il provoque demande un énorme contrôle de soi. La remise en cause de bon nombre de notions ne se fait pas sans un certain bouleversement psychique.
Mais d’un autre côté, il est évident que cela sera vécu différemment pour chaque individu en fonction de sa personnalité et de ses croyances et que de toute façon il est à peu près certain qu’un tel événement n’arrive pas par hasard. Par exemple dans l’article que m’a lu ma sœur, la personne qui relatait son expérience semblait l’avoir très bien intégré dans son vécu de catholique pratiquant.
J’ai pu gérer cette phase dépressive sans trop de problèmes et j’en suis sortie d’autant plus rapidement que j’ai su en reconnaître très vite les symptômes, suite à l’expérience d’une grosse dépression que j’avais vécue plusieurs années auparavant. Mais dans mon cas, étant du genre à vouloir tout comprendre, cela m’a quand même valu quelques difficultés d’intégration. Aujourd’hui encore, je n’ai pas le sentiment d’avoir tout « digéré ». Et de temps en temps, dans les périodes où mon moral est un peu en baisse (quel qu’en soit la raison), le doute remonte à la surface. Et c’est un ennemi pernicieux, car a contrario de la parabole du grain de sénevé, aussi infime puisse-t-il être, il est capable de saper des pans entiers de votre être spirituel et de votre Foi. Il faut surtout bien prendre garde de ne pas le laisse s’installer.
Heureusement il ne tient jamais longtemps, car le souvenir de l’expérience elle-même et les sentiments de vérité, d’absolu, de perfection, ressentis pendant cette dernière, restent si fortement ancrés en moi, qu’ils finissent par balayer toutes formes de controverses, même si je n’ai rien de tangible pour me prouver que ce qui m’est arrivé a vraiment été.