Le Tout

La prise de conscience du « Tout », alors là … vaste sujet indicible. Il faut pourtant que je m’y attaque, car c’est quand même bien un aspect primordial de l’expérience, pour ne pas dire l’aspect fondamental.

Le « Tout », c’est la Création, le monde visible et invisible, l’univers tout entier et plus. On peut aussi dire Dieu lui-même, dans le sens créateur, mais où le Créateur et sa Création ne font qu’un, ne sont qu’une seule et même chose. Et où nous sommes nous-mêmes partie de cette Création et donc ne faisant nous-mêmes qu’un avec cette Création et donc avec le Créateur. Je pense que c’est probablement ce que Jésus voulait exprimer en disant « Je fais un avec le Père ».

D’un point de vue non spirituel (je n’ose pas écrire scientifique, car on touche là aux limites des connaissances actuelles de la science), on peut dire que nous sommes constitués, nous autres êtres humains, des mêmes « constituants élémentaires » que tout ce qui nous entoure, tout ce qui existe dans cet univers. Même si les scientifiques classent aujourd’hui les quarks et leptons dans la famille des constituants « élémentaires » de la matière, il est possible, voire probable que les techniques actuelles ne nous permettent pas encore d’appréhender les véritables constituants de base de notre univers. Néanmoins, déjà à ce niveau, il n’y a pas beaucoup de différences entre un être vivant, l’air qu’il respire, l’herbe qu’il foule de ses pieds et la terre dans laquelle pousse cette dernière.

Si l’univers n’est qu’un processus d’agrégation et d’organisation « intelligente » d’une forme d’énergie fondamentale, et bien je pense que l’on a là une représentation d’un « Dieu » créateur, omniprésent, omnipotent et omniscient, bien plus probable que les représentations que l’on trouve sur les images pieuses.

La compréhension que j’en ai eue, va encore plus loin que cela. Si à la base « Dieu » n’est que pure pensée/énergie, sa « projection » dans la « matière » n’est que le résultat d’une mise en mouvement de cette énergie originelle par la vibration. Là, ça commence à être dur d’exprimer ce que j’ai en tête. En fait, les scientifiques n’ont encore pas été capables de « voir » un atome. Aujourd’hui, on peut « observer » l’emplacement d’un atome à travers l’interaction de ce dernier avec l’élément de mesure (microscope à effet tunnel), mais on n’a pas réellement pu observer l’atome en lui-même. Ce qui n’a rien d’étonnant, quand on sait, qu’un atome est constitué en théorie de quasiment 100% de « vide », d’une part parce que ses constituants élémentaires représentent moins de 0,0000000000001% du « volume » de l’atome et d’autre part parce que ces constituants ne sont que des particules « d’énergie ».

On peut donc dire que de l’énergie en vibration donne l’illusion de la manière. Cela me rappelle l’expérience que j’avais faite étant gamin, en démontant les deux cloches d’un réveil mécanique et en asseyant de saisir le marteau de la sonnerie alors que ce dernier vibrait pour sonner. Je ne pouvais saisir celui-ci, car il vibrait avec force et trop rapidement, par contre j’avais l’impression de sentir quelque chose de bien plus épais que le marteau lui-même entre mes doigts. D’ailleurs si la matière a seulement l’apparence d’exister parce que de l’énergie vibre très vite, est-ce que l’on ne rejoint pas là le concept de certaines religions comme quoi l’univers n’est qu’illusion.

Quoi qu’il en soit, ce qu’il m’est apparu clairement c’est que nous ne sommes pas séparés du « Tout », de la « Source », qu’à la base nous en procédons totalement, que nous ne faisons donc qu’un avec. Ce qui signifie que si l’on dit que le « Tout » est Dieu, et bien nous sommes Dieu ! C’est cela notre héritage ! Si je fais allusion à un héritage, c’est en référence à l’une des paraboles de Jésus que j’apprécie le beaucoup, à savoir celle du fils prodigue qui revient chez son père pour réclamer son héritage … Il y a, dans ce que je rapporte, une explication de cette parabole bien plus pertinente que celle que nous sert l’église !

À la lumière de ce nouvel éclairage, je me permets d’ailleurs de rectifier ce que nous dit la religion, à savoir : Jésus n’est pas Le Fils unique de Dieu, ni Dieu fait homme, nous le sommes tous, et nous sommes tous des Christs potentiels à même de nous souvenir de notre essence divine et de l’exprimer. Bon, je vous l’accorde, ça ne semble pas pour tout de suite, mais pour commencer, il faut déjà que l’idée fasse son chemin. Et pour égrafigner un peu aussi les scientifiques, ne pourrait-on pas imaginer que le Big Bang n’est pas la naissance de la matière et de l’univers à partir de « rien », mais la propagation d’une vibration primordiale, source de mouvement, de changement et donc de vie, initiée au sein d’une énergie primordiale, que nous sommes actuellement incapables d’appréhender d’un point de vue scientifique, mais dans laquelle « baignerait » l’univers. D’ailleurs les physiciens cherchent encore aujourd’hui une grande partie manquante de la masse de l’univers, plus de 90% ce n’est pas rien, et savent aussi maintenant, que le vide de l’espace interstellaire n’est pas le vide absolu que l’on croyait et qu’il peut y « naître » des particules, bon soit, instable et retournant au « néant » quasi instantanément, mais il faut bien qu’elles procèdent de quelque chose … !

De plus pour essayer de réconcilier un peu les darwiniens et les créationnistes, si le « Tout » est à la base une forme d’énergie consciente et intelligente (à défaut d’autres mots) et que dans le dessein « d’expérimenter l’existence », il a initié l’univers en incluant à sa Création les règles parfaites que reconnaissent aujourd’hui les physiciens et une dynamique d’évolution néanmoins laissée aux lois du hasard, on tient là un modèle susceptible de mettre d’accord les moins radicaux des deux bords.

Voilà pour une première approche, mais le « Tout » ne se résume pas seulement à cet aspect, ce qui suit en est autant indissociable que la réalité et l’imaginaire.

L’Amour

Il y a sur ce sujet aussi beaucoup de choses à dire, mais pour commencer, je me dois d’aborder toutes les facettes que peut représenter cet unique mot afin de bien comprendre de quoi on parle. Car le problème, c’est que dans beaucoup de langages il n’y a pas de différence pour désigner ce qui se rapporte à la relation entre individus et ce qui se rapproche plus d’un état d’être où l’amour peut être redistribué, partagé, donné. On trouve d’abord l’amour de la relation à deux, l’amour des parents envers leurs enfants et réciproquement, L’amour des autres en général, et aussi l’amour plus puissant de ceux qui se consacrent entièrement aux autres.

En effet dans ce que l’on appelle généralement une relation d’amour entre deux individus, on trouve plein de choses qui n’ont parfois rien à voir avec l’amour. Et peut-être encore moins dans la relation « amoureuse ». Bon, je ne voudrais avoir l’air rabat-joie, il y a bien des fois où il y a des sentiments sincères. Mais quand même, quand on creuse un peu, on trouve souvent des relations inconscientes de dépendances et surtout des relations où il y a une demande très forte justement en termes d’amour et/ou de reconnaissance, de l’un ou de l’autre, voire pire, des deux. En effet, comment peut-on construire une relation durable sur la base d’une demande que l’autre n’est pas à même de remplir, car étant lui-même en demande ! Dans le second cas, si l’un est demandeur et l’autre à même de répondre pendant un temps à la demande, comment une telle relation peut s’inscrire dans la durée si ce déséquilibre perdure sans sortir de cette dépendance affective à sens unique. Et là, on reste dans des schémas simples et généraux, sans tenir compte de tout ce qui fait la richesse mais aussi la difficulté des relations humaines.

À ce point, il est donc important de comprendre que je ne parle pas de l’amour sentiment. En effet, ce dernier va bien souvent à l’encontre du processus de connaissance de soi et de l’autre, car comme on le dit souvent dans ce cas « l’amour rend aveugle ». Mon épouse a toujours trouvé regrettable le fait que je ne sois jamais tombé amoureux et encore pire le fait que j’ai du mal à dire « je t’aime ». Je ne l’en aime pas moins, mais pour moi, à ce niveau, les mots ne représentent pas grand-chose. Ils ne sont pas représentatifs de ce qu’est mon « état d’amour ». Par contre quand je la serre dans mes bras pour un instant de tendresse, il se dégage de moi quelque chose de plus fort qu’un simple sentiment, mais cela se passe surtout à l’intérieur et transparaît peu à l’extérieur. Mon problème vient peut-être du fait que je ne sais pas traduire en mots ce ressenti. Ceci ne fait pas de moi un être froid et sans aucun sentiment, bien au contraire, mais pour ce qui est de l’amour, c’est pour moi quelque chose de permanent et de naturel qui ne varie pas en fonction des sentiments et de l’humeur.

J’ai utilisé un peu plus avant le mot reconnaissance, il a son importance, car pour avoir observé le comportement des gens, il m’est apparu que bien souvent une des premières, pour ne pas dire la première motivation des gens dans la vie est un besoin, une demande de reconnaissance, même si elle est la plupart du temps totalement inconsciente. Cela transparaît à tous les niveaux relationnels d’un individu dans la société, quel que soit sont âge. Et plus on manque ou on a manqué de reconnaissance et donc d’amour pendant l’enfance plus cette demande est forte. Car cette reconnaissance passe forcément à travers l’amour, en particulier celui des parents. Quand on a compris, il est assez facile de percevoir ce manque. Par exemple quand la conduite d’un individu paraît incompréhensible, il suffit parfois de se poser la question « que cherche-t-il à obtenir à travers son comportement ? ». Sans trop se creuser les méninges, on arrive souvent à des communs comme l’argent, la célébrité, le pouvoir … mais si l’on va plus loin dans le raisonnement, au travers de ces choses c’est avant tout de la reconnaissance et donc de l’amour qu’il recherche. Parce que la plus belle forme de reconnaissance, c’est l’amour et que c’est un besoin inaliénable pour tout individu.

Et s’il existe une telle demande à la base, c’est parce que bien souvent ce qui manque vraiment, c’est celui qui me paraît un des plus importants, l’amour de soi-même. Attention, je ne parle bien évidemment pas là d’un amour narcissique. Il est vrai que beaucoup de personnes qui n’ont pas reçu suffisamment d’amour à des moments où la demande est normale comme pendant l’enfance, restent ancrées dans cette demande une fois adulte, qui plus est, n’ayant bien souvent pas eu l’exemple d’adultes capables de « donner » de l’amour, ils n’ont même pas idée de la manière dont cela fonctionne. Du coup, l’amour de soi n’est absolument pas inné alors qu’il est pourtant primordial. Le scénario idéal serait que chaque individu acquière cet amour durant son enfance à travers l’amour et la reconnaissance de ses parents.

Malheureusement on en est loin, et du coup pour pallier à cette déficience, c’est à chacun d’essayer d’apprendre à se connaître, à se re-connaître et finalement à s’accepter tel qu’il est, en faisant si possible abstraction de toutes les fausses idées, les soi-disant conventions et valeurs parfois hypocrites de notre société. Cette forme de reconnaissance, cette fois individuelle, est un élément important, qui s’exprime dans le mot lui-même par l’idée de faire connaissance à nouveau (re-connaissance) avec soi-même et peut-être aussi par le mot naissance que l’on y trouve. L’acceptation découle d’une prise de conscience honnête et sincère de soi-même et c’est dans cette démarche que l’on trouve l’amour de soi. Ce n’est d’ailleurs que suite à ce genre de reconnaissance, à petite ou à grande échelle, que l’on peut commencer à se changer si on le désire. Mais cela est un autre sujet. Ce n’est donc qu’en s’aimant d’abord soi-même que l’on peut acquérir une forme de non-dépendance à la reconnaissance et à l’amour des autres, car on devient pour ainsi dire son propre fournisseur et il n’y a plus alors aucune limitation en termes d’approvisionnement. C’est de cette manière que l’on peut passer à la suite, c’est-à-dire aimer l’autre, l’autre pouvant être à cette étape tout le monde ou une personne en particulier. Car l’Amour est avant tout un Don, ce n’est pas quelque chose qui se réclame, mais quelque chose qui se donne.

Je reconnais, pour l’avoir fait, que faire le travail de la connaissance de soi n’est pas chose aisée même si l’on a au départ une certaine conscience de soi. Accepter de se regarder dans le miroir avec toute la franchise nécessaire demande parfois une certaine volonté, voir un certain courage. La connaissance et une conscience plus étendue vont ensuite de paires tout au long du travail que l’on effectue sur soi-même, mais aussi au travers des autres. Car les autres sont indissociables dans l’apprentissage, d’une part parce que l’image qu’ils nous renvoient est aussi importante que l’image que nous nous faisons de nous-mêmes et d’autre part parce qu’il est impossible de se connaitre au travers de notre seul et unique référentiel. La compréhension du fonctionnement de l’être humain que l’on acquière à travers les autres nous permet aussi en retour de mieux comprendre notre propre fonctionnement, qui nous permet à nouveau de mieux comprendre les autres et ainsi de suite jusqu’à un point critique où la re-connaissance, la prise de conscience, et l’acceptation nous amènent à l’amour de soi. Au fur et à mesure de cette progression vers l’acceptation, il faut aussi s’évertuer à bannir toutes formes de jugements envers soi-même et implicitement envers les autres. C’est aussi cela l’amour, l’acceptation des choses et des autres sans jugement, sans critiques. D’ailleurs, inversement, le fait de faire ce travail modifie un autre aspect de l’existence relatif cette fois-ci au jugement des autres. Car si l’on est dans « l’Être », implicitement on est plus dans le « paraître ». Ayant accepté ce que l’on est, le jugement des autres n’a plus aucune importance, il n’est plus besoin de se comporter pour faire « comme si … » face aux regards des autres.

Cette acceptation de soi est aussi une des facettes de ce que l’on appelle le bonheur. J’ai toujours dit à ceux qui voulaient bien l’entendre que la recette du bonheur était de « savoir se contenter de ce que l’on a », mais dans le sujet présent, on pourrait plus précisément dire « apprendre à se contenter de ce que l’on est ! ». Mais cela ferait aussi un autre sujet, même si tout ceci relève bien de la même « tambouille ».

Il n’est donc pas égoïste de s’occuper de soi, si cela procède d’une démarche allant vers le véritable amour de soi, sachant que cette ultime étape nous amènera aussi à la conscience de l’autre, et que débarrassé du besoin de « se sentir aimé » pour combler un manque, on pourra alors entretenir une relation en toute sérénité avec tout ce que l’on pourra donner, apporter à l’autre, sans aucune arrière-pensée ni frustration, et donc avec toute la joie que cela confère.

Jésus nous a enseigné que l’amour était la voie. Je dirais l’une des voies, ou plutôt la finalité de toutes les voies. Bouddha nous a montré une autre voie, celle de l’esprit, de la libération du mental. Mais finalement ces deux voies ne sont-elles pas deux facettes d’une même chose. Comme je l’écrivais ci-dessus la connaissance de soi amène à l’amour de soi et donc à l’amour des autres. N’est-ce pas là la logique qui démontre que l’un ne va pas sans l’autre. Le dépassement des préjugés et des limitations de notre mental amène systématiquement à un état « d’Être » qui est un état « d’Amour ».

Et cet état d’être participe grandement à tout un tas de petits et de grands sentiments de joie et de bonheur au quotidien. Si chacun était à même de vivre cet état, la vie en serait grandement simplifiée et autrement plus joyeuse, car cet amour suscite le respect des autres et de toutes choses. De plus dans cette situation, chacun se trouve dans un mode de don permanent, toujours en surplus, sans aucune demande ni attente, ce qui fait que tout ce que les autres vous donnent de la même manière est reçu comme un immense cadeau source d’une joie ineffable.

Mais l’Amour qui transparaît pendant l’expérience est plus lié à ce sentiment d’appartenance au « Tout » qui nous envahit comme une félicité comme celle que peut ressentir un enfant dans les bras de sa mère. Cet amour apparaît comme implicite du fait de cette unicité avec la Création mais aussi dans la mesure où l’on reconnaît que « l’autre » fait aussi partie du « Tout » et que face à l’autre, il n’est donc même plus possible d’avoir un quelconque ressentiment, puisque nous ne procédons que d’une seule et même entité, d’une même nature. Dans cet état d’être, l’amour n’est plus une chose que l’on doit se forcer de donner à un tiers, il apparaît comme unique relation possible.

On voit donc que l’amour mène implicitement à la conscience du « Tout » et inversement. Ce ne sont donc que deux facettes d’une seule et même chose, d’un même état.

Le présent

L’instant présent est aussi un aspect important des choses. Je n’ai personnellement pas tellement changé sur ce point suite à l’expérience, car il m’a toujours semblé être quelqu’un ayant cette conception du temps, de l’existence. Je suis relativement bien ancré dans l’instant présent, d’ailleurs il y a des années que je ne porte plus de montre et j’ai toujours eu une très mauvaise perception du « temps qui passe ». Je suis toujours surpris d’entendre les gens dire « comme cette semaine a passé vite », « c’est déjà la fin de l’année, je ne l’ai pas vue passer », etc. En fait, aussi loin que je m’en souvienne, j’ai toujours eu la perception que seul cet instant existe, qu’il n’y a pas de temps qui s’écoule. Seul existe le changement dans cet instant unique et aussi paradoxal, puisque d’une certaine manière il n’existe pas au sens que chaque instant présent se succède sans jamais avoir le « temps » d’exister. Tout ce que nous pouvons faire en termes de pseudo mesure de temps, ne représente que la manière de créer un référentiel par rapport à des événements qui reviennent dans l’instant présent de manière cyclique. De plus, si l’univers et la matière qui le constitue ne sont qu’« illusion » alors il y a de grandes chances pour que le temps le soit aussi.

Par ailleurs, cette sensation du temps qui passe et de la notion de passé qui s’y rattache, peut facilement devenir un piège quand justement, on ne vit pas dans le présent. Je vois bien des personnes qui souffrent de leur attachement au passé que ce dernier ait été bon ou mauvais. Les personnes qui se rattachent à de bons souvenirs pour oublier leurs quotidiens moins heureux, soufre parce qu’elles ne sont pas capables d’apporter des solutions à leurs difficultés présentes du fait qu’elles fuient ce présent et ses problèmes en se réfugiant dans le passé. Les personnes qui se laissent hanter par des souvenirs douloureux ne peuvent vivre pleinement le présent même s’il est plus heureux, car elles y superposent constamment un passé qui fausse la réalité de l’instant.

Mais les personnes qui se projettent trop dans le futur, n’y trouvent pas plus leur compte. Les personnes qui fuient un présent trop ordinaire, voire médiocre en s’imaginant des perspectives plus heureuses ne sont pas non plus à même d’agir et d’influer correctement sur le présent pour réellement y apporter de l’amélioration. Et les personnes qui ont un emploi du temps surchargé qui leur donne souvent l’illusion d’exister, ne profitent pas de l’instant présent, toujours en train de penser à ce qu’elles vont faire après. Elles finissent bien souvent par se retrouver frustrées et malheureuses de tout ce qu’elles ont pu manquer.

Parce que le vrai bonheur se trouve dans l’instant présent, pas hier ou peut-être demain. Non, là, maintenant. Prenez une grande inspiration et sentez-vous là, vivant, dans l’instant présent, rien que ça si on le ressent pleinement, c’est déjà une sensation de bonheur, et ce quelle que soit votre situation réelle dans la vie. Cela vous apporte une vraie vision de la « réalité » et vous ne pouvez avoir prise sur cette réalité que si vous en êtes totalement conscient, sans fausse vision du passé ou du futur pour interférer.

La prière

Un petit mot sur cette arnaque. Dans bien des religions, on vous apprend à prier, c’est-à-dire à « demander » à Dieu ou aux divinités d’intercéder en votre faveur ou pour quelqu’un d’autre. Si l’on comprend que Dieu est « Tout » et que vous êtes partie de ce « Tout », et bien il n’y a aucune entité quelque part pour « écouter » vos prières. Par contre, vous êtes ce que vous pensez, et vos pensées étant directement reliées au « Tout », alors une pensée juste et répétée peut interférer avec la nature profonde de la « Création », avec cette énergie primordiale qui est le « Tout ». Au lieu d’une demande, une prière se doit donc d’être la visualisation d’un résultat en sachant que cela « est ». Au sommet de ce mécanisme, on trouve le miracle qui n’est autre que le résultat d’une pensée parfaite interférant immédiatement avec la nature des choses, que cette pensée soit issue d’une grande Foi religieuse ou non. Ce n’est pas Dieu qui agit, mais l’individu lui-même. D’ailleurs Jésus ne disait-il pas « ta Foi t’a sauvé », traduction : c’est toi qui as eu la vision parfaite de ta guérison et c’est le pouvoir lié à ta nature divine qui a agi, moi je n’ai rien fait …

D’ailleurs, on reconnaît aujourd’hui que notre moral agit sur nos défenses immunitaires, ce qui signifie que notre mode de pensée, positif ou négatif, influe directement sur notre santé. Imaginer un peu le résultat, si en permanence, on utilisait consciemment nos pensées d’une manière positive et constructrice. Nous sommes constitués de cette énergie primordiale qui s’est projetée et condensée dans la « Création », alors théoriquement qu’est-ce qui nous empêche, étant aussi partie du « Créateur », du « Tout », d’agir directement sur cette énergie et de la remodeler à travers une vision parfaite, activant le pouvoir issu de notre héritage divin. Bien sûr, aujourd’hui rien ne permet d’affirmer tout ceci, mais si l’esprit avait un tel pouvoir, notre incapacité de faire de telles choses ne pourrait-elle justement provenir du fait que nous pensons que nous en sommes incapables ?

L’Expérience

L’un des points marquants résultant aussi de mon expérience concerne justement « l’Expérience ». Je parle cette fois de quelque chose qui représente le pourquoi de ce que nous sommes et plus généralement de l’univers dans lequel nous « existons ». Je sais, c’est confus, mais ce n’est pas évident à expliquer. En fait cette idée ne m’est pas « apparue » lors de l’illumination, mais s’est imposée comme une évidence quelque temps après, lors de la lecture du livre « Conversations avec Dieu » de Neale Donald Walsch.

Pour l’expliquer, je vais repartir du postulat exprimé plus avant : si Dieu / La « Source » / Le « Tout » était à un moment donné, pure pensée / énergie, il n’était que cela. Il ne pouvait « expérimenter » ce qu’il était. Il s’est donc « projeté » dans la « matière » devenant à la fois « Créateur et Création ». Ce n’est que dans cette espèce de simultanéité que Dieu peut expérimenter ce qu’il est, à travers tous les niveaux de sa Création. Mais une des règles de base imposées fut que cet univers soit « relatif », pour que lorsque la conscience émergera dans la Création, le « Tout » puisse en faire l’expérience. Je m’explique : si cet univers était « absolument parfait » on ne pourrait prendre conscience de cette perfection n’ayant rien d’autre pour comparer ! Il fallait donc qu’il y ait du « négatif » pour pouvoir prendre conscience du « positif », relativement parlant, bien évidemment. Car il est manifeste que nous ne sommes pas vraiment à même de juger, à notre niveau de conscience et de perception très limitée (comparé à celle du « Tout »), de ce qui est réellement positif ou négatif, bien ou mal, sauf à travers les conventions sociétales et religieuses de la stricte époque où nous vivons (ce qui est jugé mal aujourd’hui pouvait être bien il y a longtemps et inversement). Il fallait aussi peut-être que toute forme de conscience soit ignorante de sa véritable nature afin que cela puisse fonctionner et que « l’Expérience » puisse s’acquérir et se vivre au travers des hasards de l’évolution. Mais cela n’est pas certain, il est aussi possible qu’à un moment la conscience de ne faire qu’un avec le « Tout » ait été perdue, oubliée. Néanmoins l’évolution semble aujourd’hui appeler à un retour vers cette conscience.