L’expérience

Ce que j’avais relaté de façon succincte à ma sœur et à mon beau-frère concernait une expérience que j’avais vécue en octobre 1992, et qui peut être résumée de la manière suivante :

Une prise de conscience de l’Être, absolu, infini,
intimement lié au « Tout ».

Oui, je sais, dit comme cela, ça semble ostentatoire, mais en fait, essayer de résumer ce que je vais exposer par la suite, semble vain, les mots ayant ici une limitation extrêmement frustrante.

La notion du « Tout » est elle-même difficile à faire comprendre à quiconque n’a pas vécu ce genre d’expérience. De mon point de vue, c’est le mot qui se rapproche le plus et qui explique le mieux ce concept. Je sais que seuls ceux qui ont vécu une prise de conscience similaire comprendront parfaitement ce que cela signifie en lisant ces lignes.

Je vais tenter de restituer dans les lignes qui vont suivre, mon vécu face à cette expérience, c’est-à-dire l’avant, le pendant, l’après avec ses multiples aspects, afin d’essayer d’apporter un peu d’éclaircissements sur cette notion de prise de conscience du « Tout ».

L’Expérience

L’un des points marquants résultant aussi de mon expérience concerne justement « l’Expérience ». Je parle cette fois de quelque chose qui représente le pourquoi de ce que nous sommes et plus généralement de l’univers dans lequel nous « existons ». Je sais, c’est confus, mais ce n’est pas évident à expliquer. En fait cette idée ne m’est pas « apparue » lors de l’illumination, mais s’est imposée comme une évidence quelque temps après, lors de la lecture du livre « Conversations avec Dieu » de Neale Donald Walsch.

Pour l’expliquer, je vais repartir du postulat exprimé plus avant : si Dieu / La « Source » / Le « Tout » était à un moment donné, pure pensée / énergie, il n’était que cela. Il ne pouvait « expérimenter » ce qu’il était. Il s’est donc « projeté » dans la « matière » devenant à la fois « Créateur et Création ». Ce n’est que dans cette espèce de simultanéité que Dieu peut expérimenter ce qu’il est, à travers tous les niveaux de sa Création. Mais une des règles de base imposées fut que cet univers soit « relatif », pour que lorsque la conscience émergera dans la Création, le « Tout » puisse en faire l’expérience. Je m’explique : si cet univers était « absolument parfait » on ne pourrait prendre conscience de cette perfection n’ayant rien d’autre pour comparer ! Il fallait donc qu’il y ait du « négatif » pour pouvoir prendre conscience du « positif », relativement parlant, bien évidemment. Car il est manifeste que nous ne sommes pas vraiment à même de juger, à notre niveau de conscience et de perception très limitée (comparé à celle du « Tout »), de ce qui est réellement positif ou négatif, bien ou mal, sauf à travers les conventions sociétales et religieuses de la stricte époque où nous vivons (ce qui est jugé mal aujourd’hui pouvait être bien il y a longtemps et inversement). Il fallait aussi peut-être que toute forme de conscience soit ignorante de sa véritable nature afin que cela puisse fonctionner et que « l’Expérience » puisse s’acquérir et se vivre au travers des hasards de l’évolution. Mais cela n’est pas certain, il est aussi possible qu’à un moment la conscience de ne faire qu’un avec le « Tout » ait été perdue, oubliée. Néanmoins l’évolution semble aujourd’hui appeler à un retour vers cette conscience.