Ma compréhension de l’univers, est que nous expérimentons (aux travers de nos perceptions) un espace-temps ou chaque instant qui passe n’est que l’UNIQUE Possible de l’instant précédent, résultant du mouvement ondulatoire/vibratoire de l’Énergie Primordiale (le Tout) à tous les niveaux d’agrégation (particulaire, atomique, moléculaire, etc.).
A contrario du non-espace, non-temps originel de l’Énergie Primordiale ou tous les possibles coexistent ensemble.
Le Big-bang est l’initialisation de ce vecteur d’unicité, au sein de l’Énergie Primordiale, par le mouvement, la vibration.
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Pour commencer
Entre Noël 2007 et le nouvel an 2008, j’ai eu une discussion un peu poussée sur la religion et la spiritualité, avec ma sœur ainée et mon beau-frère, tous les deux catholiques très pratiquants. Ma sœur était dans une période de doute suite au décès d’un membre de la famille de mon beau-frère, mort jeune d’une leucémie. Je lui ai donné mon point de vue sur la vie et la mort, et pour étayer ce dernier, je leur ai raconté une expérience hors du commun que j’avais vécue des années auparavant. Comme je terminais mon récit en expliquant comment cela avait représenté un pas énorme dans l’évolution de ma spiritualité, ma sœur s’est levée, est allée chercher une revue catholique parue quelques semaines plus tôt et m’a lu un article du courrier des lecteurs, dans lequel une femme relatait l’expérience qu’elle avait vécue peu de temps auparavant, avec pratiquement les mêmes mots que je venais d’utiliser pour décrire mon propre ressenti. J’en suis resté c.., car je ne m’étais alors jamais vraiment posé la question de savoir si d’autres personnes avaient pu vivre la même chose que moi. C’était comme si pendant toutes ces années cette expérience avait accaparé mon esprit au point que cette idée ne m’ait jamais effleuré.
Du coup, l’idée de trouver un moyen de communiquer sur cette expérience et de pouvoir me mettre en relation avec des personnes intéressées, a commencé à germer dans un coin de mon cerveau. C’est donc à cette époque que j’ai écrit mes premières lignes que j’ai d’abord placées sur un blog comme cela était à la mode à cette époque. Cette première ébauche est restée quelques mois en ligne et n’a probablement été lue par personne avant que le site d’hébergement ne soit fermé, mon fournisseur d’accès à internet ayant été racheté par un plus gros que lui.
Il m’a fallu encore plusieurs années pour me décider à renouveler l’expérience, mais cette fois avec une vision différente du but à atteindre.
L’expérience
Ce que j’avais relaté de façon succincte à ma sœur et à mon beau-frère concernait une expérience que j’avais vécue en octobre 1992, et qui peut être résumée de la manière suivante :
Une prise de conscience de l’Être, absolu, infini,
intimement lié au « Tout ».
Oui, je sais, dit comme cela, ça semble ostentatoire, mais en fait, essayer de résumer ce que je vais exposer par la suite, semble vain, les mots ayant ici une limitation extrêmement frustrante.
La notion du « Tout » est elle-même difficile à faire comprendre à quiconque n’a pas vécu ce genre d’expérience. De mon point de vue, c’est le mot qui se rapproche le plus et qui explique le mieux ce concept. Je sais que seuls ceux qui ont vécu une prise de conscience similaire comprendront parfaitement ce que cela signifie en lisant ces lignes.
Je vais tenter de restituer dans les lignes qui vont suivre, mon vécu face à cette expérience, c’est-à-dire l’avant, le pendant, l’après avec ses multiples aspects, afin d’essayer d’apporter un peu d’éclaircissements sur cette notion de prise de conscience du « Tout ».
La religion
Pour commencer et pour me situer, quelques mots sur mon éducation religieuse. J’ai baigné dans la religion catholique toute mon enfance. J’ai fait la totale, catéchisme, communions, jusqu’à la confirmation. Jusque-là tout allait bien. C’est vers 15 ans que j’ai commencé à me remettre en question par rapport à la religion. Bon, à la base ça ne collait déjà pas entre la théorie de l’évolution et la genèse de la Bible. Mais, on peut comprendre que ce soit une parabole, une vue de l’esprit. Par contre, je trouve choquant que l’on ait fait avaler l’histoire du paradis, de la pomme et du péché originel à des générations, à tel point que j’ai vu une fois ma mère avoir une discussion plus que houleuse sur le sujet avec ma sœur ainée qui était en passe de devenir institutrice (et donc dépositaire d’un savoir plus cartésien) ! Cela m’a fait prendre conscience combien la religion pouvait être « dangereuse » pour la liberté de penser par soi-même !
À côté de cela, j’avais surtout remarqué qu’il y avait beaucoup trop de contradictions entre le message et les actes des « pratiquants ». Ce qui a commencé vraiment à me déranger, c’était l’hypocrisie des gens dans leurs actes de tous les jours par rapport aux discours qu’ils venaient écouter à la messe. Il y avait là quelque chose qui me dépassait. Et en plus, on pouvait passer un coup d’éponge sur tout ça en allant de temps en temps se confesser afin de recevoir le pardon de « Dieu le Père », qui plus est, via un intermédiaire… Et puis d’abord, comment un Dieu se disant être le Dieu d’amour pouvait-il être aussi un Dieu punisseur, etc., etc. Bon, il y en aurait beaucoup à dire, mais là n’est pas le débat …
Je ne rejette quand même pas la religion en bloc, car elle peut véhiculer des notions et des valeurs très importantes, et apporter un réel soutien dans la vie de bien des gens. D’ailleurs, je pense que le fait d’avoir eu des parents pratiquants n’est pas un hasard (en fait, je ne crois pas au hasard), et même, je les remercie de m’avoir permis d’acquérir ces valeurs tout au long de mon enfance, car elles ont énormément participé par la suite à mon développement spirituel et à faire de moi ce que je suis.
La spiritualité
J’ai donc vécu une bonne partie de mon enfance dans cette culture religieuse, mais je pense que dès le départ, je n’étais pas fait pour cette forme de spiritualité où l’on doit prendre pour argent comptant ce que les autres vous racontent. Même si je suis né dans une famille très religieuse, il me semble que « tout petit déjà » j’avais une conscience qui allait au-delà de ces questions religieuses. On pourrait même parler d’une certaine forme d’éveil, prenant à l’époque l’apparence d’une curiosité démesurée pour tout ce qui m’entourait. D’ailleurs, au début des années 70, mes parents achetaient chaque semaine le fascicule de l’encyclopédie « Tout l’Univers » (un nom prédestiné), et je le dévorais littéralement comme ma dose de savoir hebdomadaire. J’étais, entre autres, fasciné par les mystères de la cosmologie et c’est par le biais de cet intérêt que j’ai vécu ce que je considère comme ma première expérience psycho-spirituelle.
Je devais avoir un peu plus d’une dizaine d’années et par une nuit étoilée, je regardais le ciel et me mis à essayer d’appréhender, d’imaginer, l’infini de l’univers. Et j’ai ressenti ce jour-là une sensation ineffable, comme un mélange de vertige, d’immensité pour ne pas dire d’infini, de joie incommensurable, le tout mêlé à la surprise et, à une sorte de frustration et de peur viscérale. Cela n’a duré que quelques secondes, mais a été tellement troublant et marquant que je ne l’ai pas oublié bien des années après.
Donc, après avoir rejeté la religion catholique, poussé par ma curiosité et ma soif de comprendre, je me suis intéressé aux autres formes de religions et de spiritualités. Car même si je n’étais plus en accord avec la démarche de l’église, je n’ai à aucun moment rejeté l’idée d’une forme de « Conscience Supérieure ». Je n’ai plus voulu l’appeler « Dieu », car ce que j’en avais appris à travers la religion, ne cadrait pas avec l’intuition que j’en avais, et le mot lui-même me paraissait trop limité et trop entaché du conditionnement reçu tout au long de mon enfance pour pouvoir exprimer un tel concept. J’entrais donc dans une démarche de recherche spirituelle. Cela ne s’est pas fait du jour au lendemain, cette quête s’est étalée sur plusieurs années avec des étapes plus ou moins marquées, liées souvent à une recrudescence de lecture sur le sujet, entrecoupée de grandes périodes d’inactivité, pour ne pas dire d’oubli …
Je me souviens que le tout premier livre que j’ai lu était un condensé du premier livre du Dr Moody « La vie après la vie ». J’y trouvais des concepts qui cadraient merveilleusement bien avec l’idée que je me faisais d’une « Conscience Supérieure ». Par la suite, je me suis attaqué au petit rayon de livres plus ou moins ésotérique de la bibliothèque de mon lycée, ce que j’avais d’ailleurs trouvé un peu surprenant pour une bibliothèque d’un établissement religieux, qui plus est, gérer par un frère. Bien plus tard, j’ai dévoré le rayon autrement plus achalandé de la bibliothèque du comité d’entreprise de la société où je travaillais. Je continuais bien sûr à m’intéresser aussi à beaucoup de choses comme les sciences et la technique, ainsi qu’à un domaine très vaste, celui de l’homme et de son fonctionnement. Et du coup, cet intérêt pour l’être humain, m’a forcément amené à faire un travail sur moi-même, à travers la réflexion, l’observation, l’attention, avec des supports comme la sophrologie, la méditation et quelques stages de contrôle mental. Attention, je ne suis pas un forcené de ce genre de choses, je ne suis même pas très assidu, ce sont des choses que j’ai expérimenté plus par curiosité sur le sujet que par intérêt ou par sacerdoce. D’ailleurs suite à l’expérience de la religion, je suis devenu, par principe, un peu réfractaire à toute forme de dogme ou de règles.
C’est en fait dans le contexte d’une de ces périodes de recherche un peu plus frénétique à travers les livres qu’est survenue cette expérience de l’illumination. Il n’y a pas vraiment eu de signe avant-coureur, excepté peut-être quelque temps avant, une petite prise de conscience de la séparation d’avec la « Source» (c’est plutôt sous ce concept que je l’ai perçue cette fois-là, plutôt que comme le « Tout »). Lors d’une séance de méditation, j’avais eu la vision un peu particulière représentant la « Source» sous la forme d’un cercle central et d’individus « séparés » (sous la forme de dessins au trait d’un bonhomme) gravitant « tête en bas » autour de ce cercle, et où l’un des individus entra en contact avec le cercle par le sommet de sa tête pour ne plus faire qu’un avec ce dernier. Cette vision m’avait fortement imprégné du sentiment que nous avions « oublié » quelle était notre véritable origine et que l’un des buts de notre vie était d’essayer de se souvenir de qui nous « étions » réellement.
Avertissement
Concernant la limitation des mots …
Je vais utiliser certain mot comme Dieu, divin, mais j’ai un peu de mal car je ne peux m’empêcher en les utilisant, de penser à la représentation religieuse qui y est assujettie. Ceci est dû au rejet que j’ai eu de la religion par rapport à ce que j’ai perçu comme un conditionnement reçu pendant des années, la religion s’évertuant à nous faire avaler des concepts formatés et relativement limitants, et donc à la peur que ce que j’essaie d’exprimer au travers de ces mots ne soit déformé par cette influence religieuse et de ce fait mal interprété.
Donc pour être clair quand je parle de Dieu c’est pour nommer le « Tout », la « Source » et quand je parle du divin, je parle de la capacité de toutes choses à exprimer un statut divin, c’est-à-dire de ne faire qu’un avec le « Tout ».
J’ai lu dernièrement que ce genre d’expérience était nommé d’une manière générale expérience « psycho-spirituelle », et plus particulièrement dans le cas d’une prise de conscience du « Tout », on parle de « sentiment océanique ». Personnellement, je préfère conserver le mot « Illumination » que je considère comme étant bien plus représentatif de mon vécu.
Il m’a aussi manqué bien des mots pour pouvoir essayer d’expliquer ce que l’on peut ressentir dans ce genre d’expérience. J’ai parfois tourné et retourné mes phrases sans avoir le sentiment de trouver la consonance juste pour exprimer ce que j’avais en tête, frustré par le manque de vocabulaire et avec la crainte de passer à côté de l’essentiel.
Il en va de même pour la structure de ce document que j’ai remaniée plus d’une fois. Elle me paraît toujours aussi décousue, car il est très difficile de retranscrire d’une manière ordonnée et linéaire quelque chose d’aussi multidimensionnel que l’expérience que j’ai vécue ainsi que l’information perçue pendant celle-ci.
L’éveil
Je n’ai pas souvenir d’un déclencheur. En fait, je n’ai aucun souvenir de ce que j’étais en train de faire quand c’est arrivé. Ce qui s’est passé ensuite a été tellement fort que cela semble avoir occulté ce qui se passait juste avant.
Il y a un avant et un après l’expérience. Je pense que ce fait peut être rattaché à la notion d’Éveil que l’on trouve dans toute littérature sur le spirituel. D’autant que cela est très fortement ressenti en tant que tel pendant cette prise de conscience phénoménale. On peut d’ailleurs mettre une quantité d’expressions sur ce vécu, comme « une ouverture d’esprit sur l’infini » ou encore « passer des ténèbres à la lumière » … ! Mais ces expressions restent néanmoins très limitées pour réussir à décrire parfaitement cette expérience extraordinaire.
Personnellement le mot premier mot qui m’est venu à l’esprit juste après cette expérience c’est « Illumination ». Oui, je sais, ça semble un peu fort, mais n’allez surtout pas penser « encore un illuminé », car rapporté au contexte, c’est vraiment très pertinent. Il faut bien comprendre que cette expérience démarre très fort par une ouverture de l’esprit sans commune mesure, cette phase étant vécue en dehors de toute notion temporelle et spatiale, comme dans un éblouissement. C’est vraiment comme si quelqu’un avait allumé la « lumière » alors que l’on se trouvait dans l’obscurité. Suite à cet apogée, il y a une phase d’euphorie qui a duré, dans mon cas, 3 bonnes journées et qu’après cela la redescente est un peu rude, un peu comme le phénomène visuel du « trou noir » après s’être pris un coup de flash. D’où aussi cette référence au mot illumination. Néanmoins, par la suite, l’éveil est permanent, on ne redescend jamais à « l’état » d’avant l’expérience. On est véritablement passé du royaume des aveugles à celui des voyants, de l’ombre à la lumière …
L’ouverture
Donc, au point critique de cette expérience, l’esprit s’ouvre d’une manière qu’il est difficile de relater. Comment dire … c’est comme si vos capacités cognitives n’étaient plus limitées au « volume » de votre cerveau. Euh, même dit comme ça, cela ne semble pas vouloir dire grand-chose. Pour essayer d’être plus clair commençons par quelque chose que tout le monde connaît. Il arrive que lorsque l’on réfléchi, que l’on ait besoin de visualiser ou de se souvenir de quelque chose, on fasse une « projection mentale » sur son « écran intérieur ». Cette « projection » est en général à peu près équivalente à la taille d’un petit écran placé à quelques mètres devant soi. Et bien lorsque mon esprit s’est ouvert, j’avais la perception de mon « écran mental » comme illimité dans toutes les directions. Par analogie, c’est comme passer d’un simple écran de télévision au spectacle d’un film sur écran sphérique (type cinéma omnimax). C’est à la fois impressionnant et très déroutant, car pour reprendre l’exemple du cinéma sur écran sphérique, contrairement à ce dernier où il faut néanmoins tourner la tête pour réussir à appréhender l’ensemble de la scène, j’avais dans cette pensée « sphérique » une perception totale de l’ensemble sans avoir besoin de « diriger » ma pensée vers un point particulier ou un autre. De plus comme je n’avais plus ni la perception de mon corps, ni celle de mon environnement, j’avais vraiment l’impression d’être au centre de cet « espace de pensée ».
Et cette « pensée » était emplie de tout ce à quoi je m’étais intéressé pendant les années précédentes, sur la religion, la spiritualité, l’ésotérisme, la science, la physique quantique, la cosmologie, la psychologie, les relations humaines et bien d’autres choses encore. Tout cela placé comme dans un vaste puzzle ou chaque pièce trouve sa place sans anicroche, ou tout est relié à tout avec une logique parfaite. J’avais conscience de chaque partie du tout ainsi que de toutes les interactions entre chacune des parties, le tout formant une trame complexe, dynamique, indissociable et parfaite.
J’ai même eu un certain « temps » pour visualiser et appréhender une grande partie de toutes ces informations et des relations entre elles, dans la mesure où, mais là encore c’est difficile de faire comprendre cette notion, j’avais le sentiment d’être hors du temps. Ceux qui font de la sophrologie ou de la méditation peuvent avoir une idée de ce que je veux dire, mais je dis bien une idée car là encore le ressenti est totalement hors norme. D’ailleurs, je suis totalement incapable de dire combien de temps je suis resté dans cet état.
Malgré tout, je pense que ma capacité à saisir toute cette information, est restée bien en deçà de ce qu’il était (humainement) possible de faire, étant limitée par les possibilités du cerveau humain à enregistrer et à structurer une telle quantité d’informations. Et peut-être heureusement, car je pense que l’on pourrait facilement verser dans la folie face à ce maelstrom d’information et de compréhension. D’ailleurs même après le retour à la « normale », il reste très difficile de gérer cette quantité d’informations et je comprends que des personnes ayant vécu ce genre d’expérience puissent sombrer dans la psychose ou la déprime. Il m’a personnellement fallu plusieurs années pour « absorber » tout ceci.
Aujourd’hui, s’il me reste heureusement des réminiscences de toute cette information, je n’y ai malheureusement plus accès qu’au travers de mon « écran intérieur » habituel, ce qui fait que je ne peux en percevoir qu’une toute petite partie à la fois et de ce fait, j’en ressens une certaine frustration …
Illimité
L’un des aspects de cette expérience est la prise de conscience de la non-limitation de l’être. Ce qui va justement à l’opposé de la religion, où l’on vous apprend ce que vous devez penser et comment rester dans les strictes limites de ce modèle de pensées. Ce que moi, j’ai découvert, c’est que nos limitations sont justement imposées par notre mode de pensée. En clair, si nous pensons que nous sommes limités … et bien nous le serons ! Alors que justement, si l’on regarde autour de nous, un tas d’individus repoussent sans cesse les limites de l’humainement possible … ça devrait donner à réfléchir. Bon d’accord, pour certains, c’est plus facile que pour d’autres. Mais le simple fait d’annuler une pensée restrictive, permet d’appréhender les choses d’une manière différente, et laisse la place à des pensées forcement plus constructives. Cela paraît évident à écrire ou à dire, mais c’est loin d’être aussi évident à faire.
Cette non-limitation a deux aspects : premièrement, comme je viens de l’expliquer la capacité d’aller bien au-delà de nos limitations mentales et physiques, la prise de conscience que tout est possible, et deuxièmement la perception de notre être illimité, complètement relié à la « Création », ne faisant physiquement (au sens physicien du terme) et spirituellement qu’un avec l’univers, le « Tout », et ce en contradiction complète avec la limitation de notre enveloppe physique (au sens corporel du terme).
Le retour
Après trois jours d’euphorie pendant lesquels je ne savais plus trop où j’étais, je suis donc revenu à un état « normal », mis à part bien sûr tout ce que j’avais « acquis » durant cette expérience. On n’est donc forcément plus tout à fait le même. On connait un nouvel état de conscience de soi-même et des autres, et même si l’on avait plus ou moins une telle conscience avant, elle est beaucoup plus vive et présente dans nos actes de tous les jours. On éprouve le sentiment d’être plus vivant qu’avant, d’être à la fois quelque chose d’unique, mais aussi d’être relié à l’ensemble de la « Création », de l’univers visible et invisible et de ne faire qu’un avec le « Tout ».
Avec le retour à la réalité, la première question qui vient à l’esprit, c’est « qu’est-ce qui m’est arrivé ? ». Une expérience comme celle-là sort totalement de l’ordinaire et je n’avais aucun souvenir d’avoir lu ou entendu quelque chose à ce propos. C’est là que m’est venu à l’esprit le mot illumination. Du coup, je me suis fait la réflexion, que si j’étais né quelques siècles plus tôt, j’aurais été bon pour le séminaire. Heureusement, dans mon cas, je n’étais déjà plus porté sur la religion à ce moment-là !
Avec le temps, tout cela s’est bien sûr un peu estompé, mais il reste le souvenir de l’expérience et surtout la vision, le message perçu pendant cette dernière.
L’énergie, la vibration
L’un des aspects de cette expérience est le ressenti de l’énergie, de la vibration. C’est là encore difficile de trouver les mots pour l’expliquer. Je me sentais comme invincible, ayant une pêche d’enfer (c’est peut-être pas le mot le plus judicieux …), par moments tout mon corps semblait « vibrer » à l’unisson, comme un immense frisson ou fourmillement, comme si chaque cellule, chaque molécule, chaque atome se mettaient en résonance avec tous les autres, comme si chaque infime partie du corps prenait conscience de faire partie de ce corps, au même titre que je me sentais moi-même uni au « Tout ». Et cela a perduré bien au-delà des trois jours qui ont suivi l’illumination.
Assez souvent, par exemple lorsque je me posais un peu pour repenser à ce qui m’étais arrivé, je ressentais une sensation d’ouverture, de circulation au niveau des chakras, principalement, dans mon cas, au niveau du front et du sommet du crâne, et parfois au niveau du plexus. Je connaissais ces sensations pour les avoir parfois perçues lors de séances de sophrologie ou de méditation, mais là encore le ressenti était bien au-delà de ce dont j’avais l’habitude.
Il m’est aussi arrivé plusieurs fois, au moment de m’endormir, alors que je me trouvais dans un état profond de détente de ressentir cette énergie / vibration dans tout mon corps et en même temps cette sensation d’ouverture au niveau des chakras. Cela s’accompagnait d’un fort sentiment de joie, de plénitude et d’infini. C’est une sensation que je n’avais jamais ressentie auparavant.
Cette dernière sensation s’est malheureusement arrêtée après qu’une de ces expériences vibratoires ait tourné bizarrement : me trouvant dans cet état, j’ai ressenti une sensation étrange, comme quelque chose qui se serait écoulé en moi, partant du sommet du crâne. Cette sensation n’était pas, à proprement parler, désagréable, mais elle n’était pas non plus agréable comparé au ressentie global. En fait, cette sensation de « remplissage » a plutôt été rapide et d’un coup est devenue angoissante sans aucune cause perceptible. Je suis alors immédiatement sorti de cet état de conscience modifiée en me redressant et en ouvrant les yeux, gardant quelque temps ce sentiment d’angoisse.
Malgré cela, il m’arrive encore aujourd’hui de retrouver un état de plénitude « presque » similaire (moins puissant, moins profond) pendant des séances de sophrologie ou en écoutant de la musique.
Les rêves
Un des autres aspects frappants de cette expérience est d’avoir fait, dans les quelques semaines qui ont suivi, des rêves qui étaient plus que de simples rêves. Je veux dire en temps normal, lorsque l’on se réveille, si par chance, on se souvient du rêve que l’on était en train de faire, en général le souvenir qui nous en reste est peu persistant, et l’est même d’autant moins que le rêve était insolite, décousu. À l’opposé, certains rêves que j’ai faits à pendant cette période étaient loin d’être farfelu et au travers d’une symbolique certaine, ils semblaient transmettre un message particulièrement fort. Qui plus est, le souvenir en était très persistant comme si j’avais « vécu » ces rêves. Ils sont restés gravés dans ma mémoire, même des années après. Le premier d’entre eux a été particulièrement fort, en voici un bref résumé :
« Le ciel était chargé de lourds nuages noirs, les gens semblaient se précipiter vers un bâtiment imposant au bord d’une mer déchainée. Le bâtiment attirait toute la population comme un phare, un refuge dans l’obscurité, bien que ce dernier ne possédât que quelques toutes petites lucarnes éparses sur des murs mastoc (un peu comme un blockhaus). Je me dirigeais à l’opposé de cette foule et me retrouvais bientôt sur une route, gravissant une montagne, chevauchant un âne. J’étais assis sur une selle, mais celle-ci me posait quelques soucis, car elle était mal harnachée, rendant mon équilibre précaire. »
Et je me suis réveillé.
Les autres rêves bien que très différents, avaient tous cette trame de fond semblant signifier : tu t’engages sur une voie qui n’est pas celle de tout le monde.
La Foi
L’un des aspects de la religion est la Foi, qu’on a bien souvent réduite à la croyance inconditionnelle à ce qui est allégué par les textes « sacrés » et les serviteurs de la Foi. Pour moi, la Foi a pris un aspect différent suite à l’expérience. Elle se rapporte maintenant à l’acceptation du savoir que m’ont apporté cette expérience et la prise de conscience immense qui l’a accompagnée. Ce qui n’est pas forcément plus simple, malgré le fait que bien des choses me semblent maintenant acquises intellectuellement, sans nul besoin de m’astreindre à croire.
Mais avoir cette vision des choses en tête et être à même de vivre pleinement les notions qu’elle véhicule dans chaque geste du quotidien, sont deux choses très différentes. C’est donc dans l’acceptation et l’intégration de tout cela dans mon expérience de vie que la Foi prend maintenant toute sa dimension et sa difficulté. Même s’il m’a semblé à plusieurs reprises avoir été à la limite où l’on peut basculer dans la Foi la plus totale, proche d’un état totalement libérateur de l’être, où l’on passe de l’humain au divin instantanément. Il me semble que cela est possible, bien que les quelques personnes avec qui j’ai évoqué cet aspect aient toutes été d’un avis contraire, prétendant que l’on ne peut avancer que petit à petit sur le chemin du divin.
Le doute, la dépression
L’un des aspects important de cet après, plus négatif celui-là, est le doute. Plusieurs mois après, avec le recul et aussi avec toutes les questions que cet évènement a forcement apportés, il s’est invité dans mes réflexions profitant d’une période de dépression due au choc de l’expérience. La première grosse crise de doute est arrivée d’un coup avec cette question « n’ai-je pas tout simplement pété les plombs ? ». Cette interrogation est revenue régulièrement pendant plusieurs mois. Il faut reconnaitre qu’un tel évènement n’est pas anodin pour la santé psychique. En fait, je ne le souhaite pas à quiconque, car le raz-de-marée intellectuel qu’il provoque demande un énorme contrôle de soi. La remise en cause de bon nombre de notions ne se fait pas sans un certain bouleversement psychique.
Mais d’un autre côté, il est évident que cela sera vécu différemment pour chaque individu en fonction de sa personnalité et de ses croyances et que de toute façon il est à peu près certain qu’un tel événement n’arrive pas par hasard. Par exemple dans l’article que m’a lu ma sœur, la personne qui relatait son expérience semblait l’avoir très bien intégré dans son vécu de catholique pratiquant.
J’ai pu gérer cette phase dépressive sans trop de problèmes et j’en suis sortie d’autant plus rapidement que j’ai su en reconnaître très vite les symptômes, suite à l’expérience d’une grosse dépression que j’avais vécue plusieurs années auparavant. Mais dans mon cas, étant du genre à vouloir tout comprendre, cela m’a quand même valu quelques difficultés d’intégration. Aujourd’hui encore, je n’ai pas le sentiment d’avoir tout « digéré ». Et de temps en temps, dans les périodes où mon moral est un peu en baisse (quel qu’en soit la raison), le doute remonte à la surface. Et c’est un ennemi pernicieux, car a contrario de la parabole du grain de sénevé, aussi infime puisse-t-il être, il est capable de saper des pans entiers de votre être spirituel et de votre Foi. Il faut surtout bien prendre garde de ne pas le laisse s’installer.
Heureusement il ne tient jamais longtemps, car le souvenir de l’expérience elle-même et les sentiments de vérité, d’absolu, de perfection, ressentis pendant cette dernière, restent si fortement ancrés en moi, qu’ils finissent par balayer toutes formes de controverses, même si je n’ai rien de tangible pour me prouver que ce qui m’est arrivé a vraiment été.
La dualité
Oscillant entre Foi et doute, je ressens en moi, maintenant bien plus qu’avant, une dualité entre la partie pleinement consciente et « acceptante », et la partie attachée à une vision plus terre-à-terre, en proie au doute, manipulé par mon ego, cet aspect de moi ayant une peur panique de s’évanouir, de disparaitre s’il se laissait entrainer totalement dans cette acceptation des choses.
Cette dualité apparaît aussi parfois dans mes propres réflexions sous la forme de pensées que j’attribuerais à mon moi « supérieur » en opposition aux pensées habituelles issues de mon moi de tous les jours. Cet état de dualité de pensées entraine différents états contradictoires, oscillant entre, l’admiration de la justesse, la richesse et la grandeur de ces pensées que j’aime à attribuer à celle du « Maître intérieur », la frustration lorsque me laissant entrainer au jeu des questions-réponses entre mon ego et mon moi supérieur, il arrive que ce dernier s’évapore subitement lorsque l’échange devient trop poussé ou inversement que c’est moi qui « raccroche » sous la pression des évidences dérangeantes assénées par le Maître intérieur, et parfois, surtout au début, la peur d’un effet psychotique dû à l’expérience, heureusement vite oublié grâce à la perception intuitive que l’autre, ce Maître intérieur n’est bien qu’un autre aspect de moi-même, mais libéré des contraintes et des peurs de l’ego et ayant une vision parfaite et juste des choses.
Je sais au fond de moi que c’est dans cet aspect de notre véritable nature divine que nous devrions tous essayer de nous re-connaitre, pour arriver à une espèce de fusion de notre moi humain et de notre moi divin, abolissant ainsi toute forme de dualité. Il me semble manifeste que c’est maintenant l’étape suivante de l’évolution de la conscience.